L'article 7 de la Confession d’Augsbourg
nous rappelle que l'Église rassemblée est un
événement.


Au cours de cet événement, Dieu se donne dans sa
Parole et dans ses sacrements. Le sacrement n’est
pas une illustration spirituelle de la Parole. Dieu luimême
nous fait participer au Salut qu'il veut offrir à
tous. Il est réellement présent. La parole de Dieu
que nous entendons n'est pas de l'ordre de
l'information sur Dieu, elle devient par l'Esprit Saint
une parole dynamique qui opère ce qu'elle affirme
une parole performative. Pour les luthériens, le
Christ est vraiment présent dans les sacrements, il
ne s'agit pas simplement de souvenirs, il s'agit de
l'événement fêté et célébré au cours duquel la grâce
de Dieu est opérante.

Protestants et catholiques qui reconnaissent dans
ce repas la Présence du Christ mort et ressuscité
pour notre salut peuvent communier à la table où le
Christ seul invite.
Dans l'une de ses dernières encycliques, le pape
Jean-Paul II a invité les chrétiens issus d'autres
églises à communier.

Depuis les choses ont changé…
Ce qui sépare catholiques et protestants à la table
eucharistique, ce n'est pas seulement la conception de
la Sainte Cène, c'est la conception de l'Église et du
ministère qui pose problème, comme si les personnes
appelées à célébrer les sacrements étaient plus
importantes que le sacrement. On est en droit de se
demander si les sacrements ne deviennent pas entre
les mains des « fonctionnaires de Dieu » des instruments
du pouvoir ! Mais au Peuple de Dieu de se
sentir libre et de braver les interdits ! Faire oeuvre
de désobéissance est parfois une démarche prophétique.

Christian GREINER