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GENERATION A L’UNISSON
Retour sur Protes’ temps forts 2011
Interventions de G. KRIEGER dans le consistoire


LA FAMILLE EN 2011

De quelle famille parle-t-on quand on parle famille aujourd’hui en Occident ? Pendant des siècles, le terme « famille » désignait une structure traditionnelle du vivre ensemble sous le même toit de sexes et de générations différentes. La famille était fondée durant des siècles sur un mariage stable et sur une division du travail claire entre l’homme et la femme : l’homme à l’extérieur pour le revenu, la femme à l’intérieur pour la tenue de la maison et l’éducation des enfants. Tous ces repères ont éclaté dans les années 1960 par une évolution rapide des moeurs et de la société (les femmes accèdent aux études, au marché du travail, à la contraception moderne, à l’IVG, au divorce par consentement mutuel, les hommes perdent leurs prérogatives anciennes…). La montée spectaculaire du nombre de divorces dès les années 70, ainsi que le développement de l’union libre fragilise le socle traditionnel qui fondait la famille sur l’engagement public du mariage civil, conforté bien souvent par un mariage religieux déclaré indissoluble. Depuis 1999, il existe en France trois statuts différents du vivre en couple : le mariage (280000 en 2008), le concubinage ou union libre et le pacte civil de solidarité PACS (160000 en 2009) destiné aux couples homosexuels mais dont la plus grande proportion (94%) sont de loin des couples hétérosexuels. Le pacs a, en effet, de plus en plus les avantages (fiscaux par exemple) du mariage sans en avoir les contraintes (pas d’engagement à la fidélité ou au secours et assistance !).




Vu toutes ces mutations récentes, on comprend que la définition de la famille moderne ne peut plus se résumer à la famille PME (père, mère, enfants). La fragilisation du lien conjugal est la conséquence de conquêtes (à double tranchant) de la modernité. Le mariage d’amour qui fonde le lien quasi exclusivement sur le sentiment : « on se marie parce qu’on s’aime… ». La libéralisation des moeurs dans une société mixte où hommes et femmes se côtoient à égalité en partageant les mêmes lieux de vie et de travail. Ce n’est plus le conformisme social, ni la nécessité matérielle qui tiennent les couples, mais bien la qualité de leur relation conjugale et la solidité de leur projet de vie commun, conjugal et familial. Le ciment de tels couples, c’est l’amour attentionné et le dialogue indispensable : aujourd’hui un couple ne tient plus tout seul, il doit se construire au quotidien dans une persévérance renouvelée.




De cette évolution actuelle de la famille découlent quelques conséquences inévitables. Les divorces et séparations produisent ce qu’on appelle les familles dites monoparentales où les enfants vivent avec un seul des parents. On compte actuellement 2 millions de familles monoparentales en France : 2 années après le divorce, 25% des enfants concernés ne voient plus leur père, ce qui pose des problèmes psychologiques et éducatifs évidents. Après une période plus ou moins longue de situation monoparentale, peut se créer avec un nouveau compagnon une famille dite recomposée dont la nouvelle formule peut être : « mes enfants, tes enfants, nos enfants ». Il y en a plus de 800 000 en France où 1,5 millions d’enfants mineurs vivent avec un « beau-parent » et cohabitent avec des demifrères ou soeurs et des quasi-frères ou soeurs. Ces familles recomposées sont aujourd’hui les structures familiales les plus complexes que ce soit pour les enfants ou pour les parents à cause de la complexité des places à tenir et de la nécessité impérieuse du dialogue franc et serein entre tous les membres de la famille.




Nos Eglises peuvent contribuer à la réflexion et au débat sur ces évolutions en prônant et en encourageant une écoute et un dialogue serein et authentique dans l’accompagnement humain de ces mutations irréversibles. Car notre confiance repose en Celui qui fait toutes choses nouvelles et qui nous promet sa présence tous les jours de notre vie.




Pasteur Gérard Krieger, Conseiller conjugal et familial -
Resp. du Service de la Pastorale Conjugale et Familiale de l’UEPAL.
- Tél : 03 88 25 90 70.






 
             

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