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DES FINS DU MONDE ? Réflexion...




Pour un peuple en difficulté, sans issue ou encore dans l’impasse, la question de la fin de toutes choses se pose. Ce fut le cas d’Israël, lors de l’occupation romaine. Exigeant de plus en plus d’impôts et ne comprenant pas la religion juive, l’occupant oppressait le peuple de sorte que les Juifs se révoltèrent cherchant à se débarrasser de ce joug.

Jésus, vivant à cette époque, annonçait la venue du Royaume de Dieu à ses disciples. Tout y serait différent. Avant sa mort, il prédit son retour avec la réalisation de ses promesses. Les disciples attendront le changement radical annoncé. Mais la fin du monde ancien et le retour du Christ se feront attendre et cela jusqu’à aujourd’hui...

Le sujet de la fin du monde est un thème délicat. Il ouvre la voie à toutes sortes de spéculations. Durant l’histoire du christianisme, il y eut des moments plus propices que d’autres pour parler de cette fin. Se basant sur les textes bibliques, on attendait la fin du monde lors de l’avènement de l’an mille. Certains chrétiens l’attendaient également pour l’an 2000. Des sectes ont toujours profité de la crédibilité des gens pour annoncer la fin du monde.

Que pourrait signifier la fin du monde aujourd’hui ? On nous annonce une fin pour ce 21 décembre, date à laquelle, le calendrier maya arrive à son terme. Certains en sourient, d’autres prennent cela très au sérieux. Nous ne parlerons pas de la fin du monde comme d’un événement cosmique, mais d’événements de notre histoire et de notre quotidien. Pour illustrer mes propos : deux exemples du 20e s. ayant généré de grands bouleversements.

Avec la 1ère guerre mondiale (la fin d’un monde), une certaine forme de civilisation arriva à son terme. Durant la guerre, la révolution bolchévique russe instaura le Communisme. Après elle, ce fut la naissance du nazisme allemand comme réponse aux événements de la grande guerre. Voilà deux idéologies sensées changer le monde.

1. Le nazisme hitlérien:

Exposé dans Mein Kampf, il tenait en trois axes : la supériorité de la race aryenne, la conquête d’un espace vital pour l’Allemagne et l’extermination de races et de peuples considérés comme inférieurs. Dès 1933, le programme fut mis en oeuvre. La démocratie supprimée, ceux qui avaient des idées différentes furent exclus ou exterminés. Racisme et antisémitisme étant de mise, une des conséquences de cette politique fut les camps de concentration.

Six millions de Juifs y trouvèrent la mort. C’était leur « fin du monde ».

Avec la politique expansionniste provoquant la 2e guerre mondiale, le nazisme mit l’Europe à feu et à sang. Lors de l’armistice de 1945, les Européens, ayant vécu cette fin d’un monde, se réjouirent de leur libération. Mais rien ne pouvait plus être comme avant. Il fallait repartir sur une base nouvelle. Après l’échec de la 2e guerre, la nouvelle Europe naissait avec les difficultés que nous connaissons.

2. Le Communisme.

basé sur l’abolition de la propriété privée des moyens de production au profit de la propriété collective, l’idéal de vie sociale en communauté est ancien. Platon en parle dans son livre « La République » comme d’une utopie. Dans la Bible, les Actes des Apôtres nous rapportent que les premiers chrétiens mettaient tout en commun en attendant le retour du Christ. (Actes 2,45) Quelques années plus tard, l’Apôtre collectait des fonds pour soutenir la communauté appauvrie de Jérusalem…

Le communisme, basé sur les idées de Marx et d’Engels, ce fut Lénine (mettant en avant l’aspect révolutionnaire ainsi que la dictature du prolétariat) qui en fut le véritable fondateur. Hélas, celui-ci se transforma rapidement en dictature du parti. Les libertés individuelles disparurent. Des camps de travail furent créés pour éduquer les gens à la pensée unique. L’utopie d’une société égalitaire idéale fut remplacée par des dictatures comme nous les avons connues. Mais cherchant la liberté, ces pays se sont défaits du joug du communisme pour découvrir eux aussi la démocratie.

La fin du communisme d’état est l’échec d’une utopie et d’une idéologie. Là aussi on pourrait parler de la fin d’un monde. Une certaine forme de société qui n’était plus viable a été remplacée par une autre.

Souvent nous vivons des fins de monde sans nous en rendre compte. Chaque fin de monde ouvre la porte à un nouvel avenir. A l’heure actuelle, nous nous trouvons à un moment charnière où l’avenir de l’Europe et du monde entier est mis en question. Pensons aux problèmes écologiques, économiques et sociaux…De fait, certaines choses doivent mourir pour que d’autres puissent naître! Ainsi est fait le cours de la vie et du monde.

Bernard Niess




UNE FIN DE MONDE ? Témoignage...

Je me souviens bien de janvier 1945…

En 1945, Colette Eisele-Kremser a 8 ans. Avec ses parents, elle habite à Hatten. Elle se souvient de ce mois de janvier...

« Je vais tranquillement ce matin-là, le 9 janvier, chercher le lait avec mon amie Lene Bisch dans une ferme de la rue Principale. La maman de Lene vient nous chercher pour nous dire: „Rentrez vite, c'est la guerre." Enfants, nous ne savons pas à ce moment-là ce qu'est la guerre. J'arrive chez maman toute anxieuse : il faut se réfugier dans la cave. Les premiers obus tombent; la maison du voisin, dans la rue de Buhl, est en feu. Mon grand père et des voisins tentent d'éteindre le feu, mais c'est peine perdue, car les obus s'abattent de plus en plus nombreux. ll y a le feu partout. Maman qui a déjà pris ses précautions, a installé dans la cave des couvertures sur le tas de pomme de terre : voilà notre refuge pour les prochains jours. La bataille devient de plus en plus intense et fera rage durant deux semaines.

16 janvier: dans un coup sec, la maison s'effondre et elle est envahie par le feu. Nous sommes obligés de sortir de la cave. Pierre est gravement blessé à la tête. Arrivés dehors, maman compte les siens: Joseph, le tout petit de 2 ans qui dort à la cave, a été oublié. Avec courage et sang froid mon frère Georges, âgé de 12 ans, le seul de la famille à ne pas être blessé, se précipite au milieu des décombres dans la cave enfeu et revient, portant Joseph dans ses bras. Il faut fuir, tout est enflammes et les poutres commencent à tomber : l'obus qui a tué mon grand-père, a sectionné une jambe de mon petit frère. Le sang coule partout. Il fait très froid; c'est ce qui nous a sauvés. Mon frère aîné, Georges, nous installe sur une charrette. A travers les décombres, au milieu des civils et des militaires tués et du bétail qui traîne, nous arrivons à l'abri de la Ligne Maginot (près de l'actuel stade de football). C'est là, dans cette partie du village tenue par les Allemands, que nous recevons les premiers soins. On nous transporte en Allemagne, à Landau, où nous sommes soignés, et, je le confirme, bien soignés.

Le docteur Hugel opère à deux reprises mon frère de sa blessure crânienne. Il faut amputer la jambe de Joseph. Dans le même hôpital, nous retrouvons d'autres personnes de Hatten.

Le 18 mars 1945, Landau est bombardé : encore des incendies, encore une évacuation. Le souvenir que j'en garde est que ce bombardement est pour moi plus terrible que ce que j'ai vécu à Hatten; en moi tout bascule. Un prêtre, qui a évacué les malades de l'hôpital, tient dans un de ses bras Marie-Andrée, et dans l'autre mon frère Pierre. Une femme arrive et lui dit: „Je m'occupe de ce garçon". Dans la nuit le presbytère catholique est bombardé; personne n'a survécu. Si... Pierre a eu la vie sauve, c'est grâce à cette dame. Les blessés évacués… se retrouvent entassés dans la cave.... Mais le calvaire recommence, car au Palatinat, la guerre n'est pas terminée. Il faut fuir, et connaître la faim… Une ambulance nous emmène dans un petit village, Essingen.

…C'est le 19 mars. Nous sommes sans papiers d'identité, personne ne nous connaît et nous ne connaissons personne…

Ma mère se déplace difficilement avec ses béquilles; nous ne connaissons pas le lieu et ne savons où aller. Ma mère me dit: „Frappe à une porte". Je frappe; c'est la femme du pasteur qui m'ouvre et nous accueille pour la nuit. Le lendemain, une autre dame nous propose aimablement une chambre. Georges est confié à une famille de Landau, qui, lors du bombardement de la ville, se réfugie à la campagne. Nous ne le retrouverons que beaucoup plus tard." Entre-temps les troupes françaises occupent le Sud du Palatinat. La mère de Colette et ses quatre enfants sont soignés à Essingen par des médecins militaires français. C'est là que la grand-mère décède. Grâce à la Croix Rouge, la mère et ses quatre enfants sont rapatriés à Wissembourg, en avril 1945. En août de la même année, le père, fait prisonnier par les Anglais, rentre à Hatten et retrouve son épouse et ses enfants. »

(Extr.du guide transfrontalier bilingue




UNE FIN DE MONDE ? Témoignage... (suite)

L'édition 2012 de la Parole est dans le pré rassembla plus de 300 jeunes durant 3 jours sur les hauteurs de Pfaffenhoffen, dans un lieu idyllique nommé la ferme des Carrières. Les tentes étaient montées de ci de là, les différents campements portaient le nom des sept Eglises du livre de l'Apocalypse à qui l'ange écrit une lettre. Tout au long de ces trois jours, des messages clairs sont en effet parvenus aux participants. On a parlé de 2012 et de nos peurs autrement que chez les Mayas, autrement qu'au cinéma. Dieu prête l’oreille à nos angoisses, notre détresse, il nous promet de ne jamais nous abandonner. Il nous promet un avenir plein de bonheur et d'espérance. Le samedi soir, la dynamique était lancée avec un grand jeu qui opposait les voleurs d'espoir aux experts. Les uns nous démontraient que tout était fichu dans ce monde en crise, et qu'il n'y avait rien à attendre, surtout pas du lendemain. Les jeunes ont dû argumenter, réfléchir et leur opposer des raisons d'espérer. Chaque fois qu'ils avaient trouvé une raison d'espérer, ils recevaient une bougie allumée qui illuminait la nuit. Enfin différents temps bibliques nous ont fait découvrir ce livre mystérieux qu'est l'Apocalypse. Un message codé pour son temps, où le message est bien l'espérance: Même si les temps sont durs, sachons que Dieu a un autre projet pour nous. Il nous invite dans son Royaume, où il n'y aura plus ni pleurs, ni souffrance, ni mort. Nous avons taggé nos peurs sur de grands draps. Nous avons exprimé le fait qu'en temps de crise et dans l'adolescence, nous avions besoin de REPERES. Et c'est lors du culte final que les lettres du mot REPERES se sont mises à bouger pour former l'invitation finale qui devait nous accompagner dans le quotidien où nous retournions: ESPERER. Feu d'artifice, soirées feux follets, ateliers mosaïques, djembés, tricot, temps de prières sous les étoiles, lanternes vietnamiennes envolées dans la nuit, soleil radieux. Tout était au rendez-vous pour nous appeler à l'espérance durant ces trois jours et bien après… Isabelle GERBER



              



Au service d’une pastorale du travail de l’UEPAL placée sous la responsabilité de la Semis – mon engagement me donne d’accueillir et d’accompagner des hommes et des femmes confrontés à des situations qui se rapprochent par les effets induits à des fins de mondes.

C’est l’histoire de Jacques, André ou Georges, ou encore celle de Carole, Françoise ou Mireille, et qui du jour au lendemain, alors qu’ils étaient heureux au travail, sont confrontés, malgré eux, à la fermeture de l’usine dans laquelle ils travaillent depuis bien des années et par voie de conséquence à un licenciement. C’est aussi l’histoire de Patrice Pedregno qu’il raconte dans un livre : « Café amer ». Ex-salarié de l’usine Nestlé à Saint-Mené, dans les Bouches-du- Rhône, Patrice Pedregno évoque la fin programmée par la multinationale Nestlé, de ce site de production. Après 28 années d’usine, le voilà obligé d’affronter ce qu’il appelle « une aventure tragique », un événement qui a marqué sa vie et suscité un avant et un après. La fermeture de l’usine de Saint-Mené a changé la vie de cet ouvrier signant la fin d’un monde : celui où l’ouvrier malgré des conditions de travail difficiles avait plaisir à travailler à l’usine car il pouvait encore vivre de la satisfaction du travail bien fait incluant des augmentations salariales, ce qui était plutôt encourageant. De plus en plus, un licenciement place hommes et femmes à la recherche d’un nouvel emploi, face à des conditions de travail et de salaire autres que ce qu’ils ont connu auparavant. Dans bien des situations, les salaires sont à la baisse pour ceux qui retrouvent un emploi. Et pour ceux qui peinent à en trouver un, la fin d’un monde s’est glissé dans leur quotidien et leur vie. Devoir changer son niveau de vie, être contraint à une réduction du train de vie, alors que nous sommes entourés d’une société qui produit de l’abondance, n’est pas chose aisée. À chacun de nous donc, de retrouver l’attention à l’autre telle que l’exprime le Samaritain. L’indifférence face à la précarité et la précarisation sans cesse grandissante, laissant hommes, femmes et familles au bord de la route, ne peuvent nous satisfaire. À chacun de nous d’apprendre ou de réapprendre à accueillir l’autre, notre frère et notre prochain de telle façon qu’ensemble nous oeuvrons à un monde où la justice sociale accorde respect, mais aussi de quoi vivre dignement à chaque être humain.

Sylvie Foell,

Pasteur animatrice de la Mission dans l’Industrie d’Alsace du Nord.








 



 
             

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