LE BAPTEME

*******************************************

Qui suis-je ?

Plus que jamais,
cette question devient fondamentale en ces temps de crises que nous vivons.
Comment faire face aux difficultés, aux soucis, aux tensions,
aux conflits, si soi-même, on n’est pas enraciné dans notre profonde identité
et d’abord quelle est notre identité ? « Connais-toi toi-même » était déjà la devise des anciens grecs,
inscrite sur le fronton du temple d’Apollon de Delphes.
Elle est toujours d’actualité.


La méconnaissance de son identité est la porte ouverte à toutes les déviances
et nous risquons d’être ballotés à tous les vents, par manque de racines.


Dans son discours du 1er mai, Marine Le Pen a en quelque sorte plagié à sa façon,
les paroles de l’Apôtre Paul en disant :
« qu’on soit homme ou femme, hétérosexuel ou homosexuel,
chrétien, juif, musulman ou noncroyant, on est d’abord Français ».


Bien sûr, l’intention de l’auteur n’est pas théologique, ni spirituelle,
mais cette affirmation a produit un certain malaise en moi.
Etre français, oui, c’est bien,
mais je préfère tellement cette vision de l’Apôtre Paul qui me donne un autre souffle pour ma vie :


« Car vous êtes tous fils de Dieu par la foi en Jésus-Christ; vous tous,
qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu Christ.
Il n’y a plus ni Juif, ni Grec, il n’y a plus ni esclave ni libre,
il n’y a plus ni homme, ni femme; car tous vous êtes un en Jésus-Christ. »
(Galates 5.26-28)


Etre fils et fille de Dieu par la foi en Jésus-Christ !
Voilà notre vocation, voilà aussi l’identité nouvelle que nous avons en Christ par le baptême.
Tout est donné par le baptême, mais tout reste aussi en devenir.
C’est comme une graine qui doit grandir,
grandir tout au long de notre cheminement de foi pour se déployer en un grand arbre.
Le baptême nous donne un état nouveau oui, mais surtout un devenir.
L’avons-nous oublié ?

C’est parce que je suis fils de Dieu,
que je peux avoir un autre regard sur la société et le monde,
C’est parce que je suis fils de Dieu,
que je peux rencontrer l’autre dans sa différence, sans avoir peur de lui,
C’est parce que je suis fils de Dieu,
que je n’ai pas à craindre l’avenir,
C’est parce que je suis fils de Dieu,
que je peux vivre les crises les plus diverses sans me perdre,
C’est parce que je suis fils de Dieu,
que je peux me tenir debout et me tourner vers les autres
pour leur apporter l’espérance et l’amour dont je suis aimé.

N’est-ce pas une Bonne Nouvelle qui concerne
tout homme, toute femme sur cette terre ?
Tout homme est appelé à devenir fils de Dieu,
quelque soit son origine, sa race ou sa classe sociale, ses opinions ou son passé.
Mais comment le deviendront-ils si nous qui avons ce trésor entre nos mains,
négligeons de devenir ce que nous sommes ?
Car il n’y a que ceux qui sont entrés dans leur identité qui peuvent éveiller d’autres à devenir eux-mêmes.

Jean Schwach