Le pain de l'unité Anticipée

« Si les communautés interconfessionnelles ne peuvent pas se nourrir de l'Eucharistie,
il doit y avoir d'autres moments où la présence de Jésus est manifestée
pour nous faire entrer dans la communion.
Comme je l'ai dit, les communautés
sont des lieux de communion avant d'être des lieux de collaboration.
Cette communion doit être nourrie.
Les membres des communautés interconfessionnelles sont appelés à
approfondir leur vie de prière en commun.
Ils sont appelés à célébrer tout ce qui unit les chrétiens de traditions différentes,
en particulier le baptême, la Parole de Dieu,
la Croix de Jésus et celle que nous avons à porter,
la vie dans l'Esprit Saint, la prière et la présence de Jésus.
Ensemble, ils sont appelés à la sainteté et à l'amour.
S'ils ne peuvent pas célébrer l'Eucharistie ensemble,
ils peuvent célébrer le lavement des pieds,
en le vivant comme un sacrement.


A l'Arche, si nous ne pouvons pas manger à la même table eucharistique,
nous pouvons manger ensemble à la table du pauvre.
« Quand tu donnes un festin, dit Jésus, invite des pauvres,
des estropiés, des boiteux, des aveugles,
et non tes amis, tes parents ou de riches voisins»
(Luc 14)


Si nous ne pouvons pas boire ensemble au même calice eucharistique,
nous pouvons tous boire ensemble au calice de la souffrance
(Mt 20), celle que causent la division entre chrétiens et
le rejet du pauvre et du faible. Ce sont les dons spécifiques de l'Arche.


Nous pouvons découvrir aussi le lien intime entre le corps brisé du Christ
dans l'Eucharistie et les corps brisés et souffrants de notre peuple.
Nous pouvons découvrir que les pauvres sont un chemin vers l'unité.
Comme nous sommes appelés à les aimer et à être aimés par eux,
nous sommes, de façon mystérieuse,
conduits ensemble dans le Cœur du Christ.


Ce que j'ai dit des communautés interconfessionnelles peut aussi se dire,
bien que d'une manière différente, des communautés interreligieuses.
Là, le poids de la souffrance est peut-être même encore plus grand.
Nous devons découvrir comment célébrer notre humanité commune.
Nous devons découvrir les cycles de la nature et
la présence de Dieu dans la beauté de notre univers.
Nous devons apprendre à célébrer,
dans une prière commune, Dieu, le Père de tous.


Dans tout cela, nous devons découvrir que l'Arche
est appelée à être un lieu prophétique de paix et de réconciliation.
C'est notre appel et notre don.
Et notre Dieu bien-aimé nous donnera la nourriture,
comme il a donné à son peuple dans le désert la manne et l'eau jaillissant du rocher.
Si nous crions notre souffrance, il nous nourrira. »


Extrait de Jean Vanier :
La communauté, lieu du pardon et de la fête.

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FETE PAROISSIALE
à ROPPENHEIM
LE 30 JANVIER 2011


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Pasteur Alfred LAPPUKE