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Connaissez-vous ce sigle ? Eh oui, c’est celui de la JMP !

Né il y a plus de 100 ans maintenant (en 1887, exactement) aux USA, à l’initiative de femmes chrétiennes, ce vaste mouvement œcuménique propos par la prière et l’action, de soulager la misère et faire acte de solidarité.

Convaincues que la prière est une force de changement, elles sont à l’initiative d’une célébration annuelle, le 1er vendredi du mois de mars, vécue aujourd’hui dans plus de 180 pays. La collecte de cette célébration est entièrement reversée à des projets de solidarité. Particularité : tous les ans, un autre pays prépare la célébration et devient ensuite destinataire de la collecte.

C’est en 1988 (seulement…) que des femmes françaises de l’Armée du Salut, de l’Eglise catholique, des Eglises protestantes luthérienne, méthodiste et réformée se sont jointes au mouvement, mais il a pris très rapidement de l’ampleur, à tel point qu’aujourd’hui 60 paroisses catholiques et protestantes célèbrent la JMP en Alsace-Moselle.

Depuis 1991, la JMP est vécue dans notre Consistoire, d’abord à Sessenheim (1991-2001), puis dans le secteur nord (2002- ), alternativement dans les églises protestante et catholique de Rittershoffen (2002, 2003), Betschdorf (2004,2007), Niederroedern (2005,2006,2008), Hatten (2009).

Pour 2010, notez la date : le vendredi 5 mars à 19h, le lieu est encore à définir, c’est autour d’une paroisse catholique d’accueillir la JMP. Le pays à soutenir étant le Cameroun.

C’est à partir de la mi-janvier qu’une équipe de 20 femmes catholiques et protestantes se retrouvent dans notre Consistoire et préparent à raison de 5-6 soirées la célébration (le texte et les chants sont fournis, à nous de nous charger du décor, de la mise en scène liturgique, de l’apprentissage des chants, du verre de l’amitié avec des spécialités du pays concerné).

Les célébrations sont préparées par des femmes mais s’adressent ensuite à tout public…bien sûr.

Tableau récapitulatif :

Année Lieu de célébration Pays soutenu
1991- 2001 Sessenheim alt. égl. prot. et cath
2002 Rittershoffen égl. prot. Roumanie
2003 Rittershoffen égl. cath. Liban
2004 Betschdorf égl. simultanée Niederdorf Panama
2005 Niederroedern égl. simultanée Pologne
2006 Niederroedern égl. simultanée Afrique su Sud
2007 Betschdorf égl. cath. Paraguay
2008 Niederroedern égl. simultanée Guyana
2009 Hatten égl. prot. Papouasie – Nouv. Guinée

Et pour la suite :

2010 LIEU encore à trouver Cameroun
2011 Chili
2012 Malaisie
2013 France
2014 Egypte
2015 Bahamas

Si vous avez envie de faire partie de l’équipe et/ou si vous avez des suggestions à faire, adressez-vous au pasteur A.RUBY (03.88.86.51.98).

Message du pasteur Annette RUBY (JMP 2008)



Chers amis,

Tous les ans, nous découvrons, lors de la JMP, un pays avec ses richesses et ses problèmes, et nous rencontrons, le temps d’une célébration, des chrétiens de l’autre bout du monde et nous partageons un moment précieux de solidarité et de fraternité.

Nous venons d’entendre le récit de Marthe et de Marie. Eh bien, ce soir, nous voulons écouter comme Marie, écouter ces femmes de Guyana se mettre au service de la Parole de Dieu, nous voulons nous asseoir avec elles aux pieds du Christ, et nous laisser guider, laisser l’Esprit travailler en nous, dans le calme et le recueillement, et puis nous voulons comme Marthe, nous lever et agir.

« Ecouter et agir »… « Ecouter et agir »… C’est un défi ! En Eglise comme en politique : nous sommes à la veille des élections municipales et régionales. C’est un temps où tout le monde a la parlotte.. En Eglise, comme en politique, on parle beaucoup, souvent beaucoup trop ! Et on prétend toujours être à l’écoute des autres et on prétend agir dans l’intérêt du plus grand nombre…, mais on parle surtout beaucoup !! Pourtant, nous le savons, nous en faisons l’expérience : nos actes parlent souvent plus que nos paroles…

En Eglise, les pasteurs, les prêtres et laïcs, évêques, direction d’Eglise… sont jaugés, jugés à leur comportement, plus qu’à leurs prises de position doctrinales.

Et en politique, et particulièrement en ce moment, dans nos villages, il y a aussi des actes qui parlent, et qui en disent long, il y a ces papiers que l’on trouve devant chez soi sur le trottoir, ces papiers diffamatoires et insultants. Plus que leur contenu, c’est l’acte, le geste, la méthode…qui parle.

Plus que les programmes électoraux, c’est la façon de faire campagne qui parle…

Mais revenons au Guyana, revenons aux femmes chrétiennes qui ont préparé cette célébration. Elles ont voulu nous parler de JOB pour nous dire la souffrance que beaucoup d’entre elles endurent, pour dire la souffrance de leur pays : un pays du tiers monde avec tout ce que cela signifie en terme de niveau social, d’accès à l’éducation scolaire, d’accès à la santé, avec tout ce que cela signifie en terme d’avenir ….

JOB, nous rappellent-t-elles, est un juste souffrant. Comme lui, ces hommes et ces femmes de Guyana ne méritent pas le malheur, pas plus que nous ne méritons notre bon niveau de vie, notre bon accès à la formation, à la santé, etc…

Le livre de JOB nous parle de cette injustice et nous parle de ce cri lancé à Dieu : « POURQUOI ? », « Pourquoi en est-il ainsi ? ». Et puis, le livre de JOB nous parle du silence de Dieu, il nous parle aussi de l'assurance de JOB, l’assurance de la présence de Dieu, de sa confiance en Dieu et et il nous dit que c’est cela qui le sauve !

C’est parce qu’il décide de ne pas remettre en cause l’existence, la fidélité, les promesses de Dieu, qu’il s’en sortira. C’est parce qu’il refuse de se résigner, c’est parce qu’il reste combatif, qu’il reste en contact avec son Dieu qu’il s’en sort… Il s’autorise pourtant la colère, il s’autorise la révolte, mais il refuse de couper le contact.

Pourtant sa femme l’y encourage, elle dit : « Maudis Dieu et meurs », ce qui veut dire « Jette l’éponge, tu vois bien que ta foi ne t’apporte rien. Finis-en avec Dieu et accepte ….ton sort ». Oui, à quoi sert la foi, si elle ne m’épargne ni la souffrance, ni l’échec, ni les erreurs…A quoi sert la foi ? Uniquement à me réserver une bonne place dans l’au-delà ?

A quoi sert la foi ? à rien ! La femme de Job a raison, la foi est, comme toutes ces choses qui ne servent à rien et qui sont pourtant essentiels : comme l’amitié, la joie, les fleurs, la musique. Supprimez donc tout cela, et la vie est triste à mourir.

Et Job l’a compris, il dit : « si je ne crois plus alors là je suis mort ! ».

Et Dieu ne dit pas autre chose en répondant à Job : « Regarde la beauté du monde, et crois ! Emerveille-toi encore de la Nature qui renaît, voit les bourgeons du printemps, écoute le chant des oiseaux. Regarde et crois simplement, et la vie coulera encore dans tes veines. »

Le cri de foi des femmes de Guyana dit cela aussi : « Comme JOB, nous connaissons le dénuement et beaucoup de souffrance, mais comme JOB aussi, nous voyons des signes de vie, des signes de résurrection, des signes d’espérance germer partout autour de nous et en nous. Comme Job, nous tenons bon, nous n’abandonnons pas notre foi, nous nous battons, envers et contre tout. Envers et contre tout pessimiste, surtout ».

Ce soir, des femmes de Guyana nous font un cadeau merveilleux, un cadeau immense : le témoignage de leur espérance, le cadeau de leur foi. Que ce cadeau nous remplisse de joie et de reconnaissance. Que leur témoignage nous fortifie, nous donne de ailes, nous donne un souffle nouveau. Leur témoignage, ce soir, est une bouffée d’oxygène, dans nos églises qui sentent le renfermé, dans notre société qui sent la suffisance et le mépris de l’autre. Ce soir, c’est aux pieds des femmes de Guyana que nous entendons parler le Christ. Amen.

Message sur ACTES 2, 32-35 de Mme Sophie FAUROUX – (JMP 2009 Hatten)

Adjointe de la déléguée diocésaine aux solidarités (mi-temps) Aumônier des rues à l’Escale St Vincent (mi-temps)

Bonsoir à tous,

Annette m’a demandé de prendre la parole en tant qu’aumônier de rue à Strasbourg. Je vais dans la rue, l’après-midi, rencontrer les personnes qui y vivent, au nom des Eglises catholiques et protestantes, pour les écouter, leur accorder mon attention, parfois les accompagner s’ils me le demandent. Comment est-ce que j’entends ce message « ils mettaient tout en commun, aucun parmi eux n’était pauvre » ?

Tout d’abord c’est une présentation idéale de la communauté :

A la fin de l’évangile de Luc, l’histoire de Jésus se termine par l’ascension et cette phrase « ils retournèrent à Jérusalem pleins de joie, et ils étaient sans cesse dans le temple à bénir Dieu ». Les prochains épisodes, racontés dans les Actes des apôtres, vont nous montrer ou nous plutôt nous démontrer comment, à partir de ce petit groupe de croyants, va naître l’Eglise du Christ. Cette construction est rapportée parfois de manière très réaliste, au travers des questions que se posent les apôtres et parfois de manière plus idéale. Des présentations idéales de la jeune communauté chrétienne, il y en a plusieurs. Déjà en Actes 1 il est dit « tous unanimes étaient assidus à la prière », puis en Ac 2, est décrite une communauté parfaite assidue à l’enseignement des apôtres, à la fraction du pain et aux prières. On y trouve déjà qu’ « ils vendaient leurs propriétés et leurs biens pour en partager le prix entre tous, selon les besoins de chacun ».

Notre extrait Ac 4 32-35 porte plus particulièrement sur le partage des biens dans la communauté chrétienne. Il est illustré ensuite par deux histoires. D’abord celle de Joseph qui vendit un champ et donna le prix de vente aux apôtres. Ensuite l’histoire effrayante d’Ananias et Saphira qui vendirent leur propriété, mais n’apportèrent pas l’intégralité du prix de vente à Pierre et en moururent. J’en retiens tout de même que la générosité est affaire de vie ou de mort non pas tant pour ceux qui reçoivent que pour ceux qui donnent. Les Actes des Apôtres sont un livre édifiant parce qu’ils veulent nous montrer une Eglise qui est la preuve que le royaume de Dieu sur terre est possible et qu’il est en train de s’installer. Il insiste donc sur ce qui est nouveau et ce qui est merveilleux.

En quoi est-ce nouveau ?

Les pauvres, il y en a assez peu dans les Evangiles, ce sont généralement des malades-mendiants, qui sont guéris non de leur pauvreté mais de leur handicap, je pense à l’aveugle Bartimée. En revanche on entend critiquer la richesse comme un obstacle à la sainteté, et parler de l’aumône comme du devoir de tout croyant. Le riche Lazare, qui n’a rien fait pour son voisin dans le besoin, ira en enfer, alors que la pauvre veuve qui a donné ses piécettes est citée en exemple.

Il est remarquable que le fait que la bonne nouvelle soit annoncée aux pauvres, c'est-à-dire qu’on leur donne leur place dans l’Eglise, soit présentée comme un des signes du royaume de Dieu. Jésus prêche à la synagogue de Nazareth sur cette parole d’Isaïe : « L’Esprit du Seigneur est sur moi parce qu’il m’a conféré l’onction, pour annoncer la bonne nouvelle aux pauvres, il m’a envoyé proclamer aux captifs la libération et aux aveugles le retour à la vue ». Quand les disciples de Jean-Baptiste veulent vérifier si Jésus est bien le messie attendu, il leur répond « allez dire à Jean « les sourds entendent, les morts ressuscitent et la bonne nouvelle est annoncée aux pauvres » c’est comme une phrase codée qui signifie « voici les signes,que vous attendiez ». Implicitement cela veut aussi dire que l’annonce de la bonne nouvelle aux pauvres, et par conséquent leur présence dans l’église, n’est pas évidente et même qu’elle est de l’ordre du miracle.

Dans les Actes des Apôtres, Pierre dans son premier discours annonce que des temps nouveaux sont inaugurés par la résurrection du Christ. Il cite le prophète Joël et promet des prodiges dans le ciel et des signes sur terre. Les signes, nous les avons dans la description de la communauté de Jérusalem et le fait que « nul parmi eux n’était indigent/pauvre en effet ceux qui étaient propriétaires vendaient leurs biens et chacun recevait selon ses besoins «. Mais pour que le royaume se réalise, il faut déjà que l’indigent soit accueilli en Eglise et c’est là que ma mission dans la rue peut trouver son sens, si j’accepte d’être un trait d’union entre l’Eglise et les gens de la rue.

En cette soirée de prière en communion avec les femmes du monde, je voudrais vous présenter trois femmes que je rencontre comme aumônier de rue et faire ce rêve: et si elles étaient accueillies comme n’importe quelle autre paroissienne ?

Anna se tient à la porte de St Pierre le Vieux catholique les après-midi où il y a confessions, chapelets et messes, elle y ouvre la lourde porte à des dizaines d’habitués, essentiellement des dames, qui lui donnent parfois la pièce. Heureusement qu’elle a ce complément de revenus car elle est veuve, n’a une toute petite retraite et s’est endettée pour payer les obsèques de son mari.. Elle a six enfants avec qui les relations ne sont pas simples, elle aimerait qu’ils passent plus souvent la voir, qu’ils s’entendent entre eux. Eux lui reprochent de faire la manche et elle en souffre. Alors elle dit « heureusement que je vais à l’église, sinon je ne m’en sortirais pas », car à travers l’aide des vieilles dames pour monter les marches d’escalier, leur tenir la porte, elle a trouvé une utilité qui la valorise. Elle me dit qu’elle aussi fait de l’écoute et c’est vrai. Elle se tient à la porte de l’Eglise, mais elle lit l’évangile de Marc dont elle dit « j’aime bien ce livre, il tient dans la poche, et j’ai lu certaines histoires, il y en a qui m’ont bien plu ».

Polonia, a demandé le baptême pour ses deux dernières filles. Les petites se sont préparées dans la caravane, elles ont été accueillies par Jacques Parmentier à la Croisée des Chemins. Le jour J il y avait quelques paroissiens et beaucoup de tziganes, les hommes fumaient dehors, les femmes étaient calmes et recueillies, tout le monde très endimanché. Un repas copieux, des photos, les enfants couraient en salissant leurs vêtements blancs, une vraie fête de famille à la campagne, pourtant nous étions sous un échangeur d’autoroute qui tremble quand les camions passent avec des rats qui cavalent vers un gros tas d’ordures. Mon cadeau était une Bible en français courant, à leur demande j’ai lu l’histoire de Zachée, éclats de rire et commentaires en Roumain. Je relis, les hommes arrivent et s’esclaffent, le coup qui est arrivé à ce percepteur d’impôts, c’est trop drôle, à la troisième lecture tous pleurent de rire. Puis nous rangeons le seul livre qu’ils possèdent dans son papier d’emballage et dans un des coffres de la caravane. En fin de journée, les femmes me remercient, « Dieu te bénisse et tes enfants et aussi ton papa qui habite Paris ».

Pendant des mois nous avons vu Sylvie malmenée par son compagnon violent. Insultes, coups, disputes où nous étions pris à témoins, réconciliations où nous étions encore pris à témoins et surtout ce dégoût de soi qui la prenait quand elle était soule. Parfois elle partait chez ses parents se reposer, elle s’est même réfugiée dans une association qui soutient les femmes en violence conjugale, mais elle est toujours revenue. Et puis son homme est tombé en prison, elle ne peut pas croire qu’il ait pu commettre ce crime qu’on lui reproche, pourtant le fait est là. Mais voila qu’il lui écrit des lettres pleines de tendresse et de demandes en mariage, il y ajoute même des dessins de fleurs de toutes les couleurs. Victorieuse, elle me demande « c’est pas de l’amour ça ? ».

Accueillir le pauvre dans l’Eglise, c’est faire place à chacune de ces femmes avec leurs histoires complexes et chaotiques. Ce n’est pas si simple d’accueillir la parole de ces personnes, leur discours nous fait plonger dans un monde qui n’est pas le nôtre et où nous n’avons plus de repères. Pour Sylvie, tous les jours se ressemblent, le temps de l’alcool s’étire à l’infini entre abattement et énervement, les instants de bien être sont rares. A leur contact est ce que je ne risque pas que leur chaos et la violence ne me gagnent ? Des peurs sont rallumées et je me protége en plaquant des explications qui sont sensées me protéger, qui expliquent leur misère et surtout m’en préservent par la logique. Car les inviter dans mon univers c’est faire place à ce que notre société considère comme un échec. Tout ce qui s’exprime par le « sans », sans travail, sans revenu, sans domicile fixe, sans papiers, sans droits, sans voix.

Mais voulons-nous pour autant une « Eglise sans », c'est-à-dire sans les pauvres ? Ce serait déjà une Eglise qui se priverait d’une part important de la société (aujourd’hui 13% des gens sont économiquement pauvres si l’on s’en tient au fait de vivre avec moins de 880 €). Plus encore, cette église là ne peut pas être l’église du christ ressuscité, il y manque trop de monde, elle n’est pas universelle. Si le Christ a embrassé la condition humaine dans tous ses aspects, particulièrement notre état de pécheur, il a intégré dans son amour tous les hommes et leur réussite sociale n’est pas un critère de sélection.

Accueillir les pauvres c’est nous préserver d’être une Eglise trop marquée par le pouvoir et le savoir. Sur ce point les personnes de la rue que je rencontre sont très exigeantes : marqués comme ils le sont par l’échec et la honte, leur prière est un cri de confiance envers Dieu, elle exprime une foi en Dieu qui est l’ »Ouvert », qui sait voir le cœur au-delà de l’apparence. Ils vivent dans un monde marque par les agressions, entre eux ou venant des autres, et espèrent en un Dieu qui protége comme cette médaille rangée dans une boîte de bonbons pullmoll, comme ce chapelet porté autour du coup sous un vieux blouson. Ces hommes-là, quelque soit leur fierté, ne craignent pas de mettre une bougie et s’agenouiller par terre pour prier pour ceux qu’ils aiment, un petit garçon resté au pays, une vieille maman polonaise, cette jeune femme en photo dans leur portefeuille.

Lorsque nous prions ensemble, aumônerie de rue, paroissiens, personnes de la rue invitées, nous écoutons d’abord « Jésus que ma joie demeure ». Nous lisons un passage d’Evangile, quelques mots d’introduction puis chacun s’exprime en disant ce qu’il retient de ce texte, les étrangers parlent parfois dans leur langue, l’un traduit en allemand, tout le monde s’écoute. Après vient un geste symbolique, une toile sur laquelle est peint un arbre avec autant de racines que de branches nous sert souvent de support, mais c’est chaque fois différent. Puis la prière de demande de pardon et d’intercession qui inclut les absents, ceux qui sont à l’hôpital ou en prison et les personnes décédées. Enfin un chant de Taizé et la bénédiction.

Ce que nous honorons alors, c’est ce qu’il reste de l’homme/la femme lorsque est ruiné tout rêve de réussite sociale, ce qu’il reste alors d’humanité, de vitalité, de capacité à se réjouir et à espérer. Car il reste beaucoup : il reste les relations, les liens, réels ou imaginaires, qui nous font exister. Et c’est peut-être là que commence le miracle, car nous n’en sommes pas encore au partage des biens, mais de plus en plus de personnes se joignent à cette prière. Je crois que c’est parce qu’elle parle à tous, puisqu’elle nous réconcilie avec ce pauvre qui habite en nous et qu’il nous faut d’abord accueillir pour pouvoir nous ouvrir à d’autres.



 
             

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