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Portrait de Jean CALVIN

Cette année est célébrée partout dans le monde l’Année Calvin, à l’occasion des 500 ans de la naissance du Réformateur. Cet événement est passé presque inaperçu en France ! En effet, Calvin est bien mieux connu et étudié à l’extérieur que dans son pays d’origine. Rappelons qu’en Alsace, et dans notre consistoire, des paroisses se réclament de l’héritage calviniste (moi-même, venant d’une Eglise unie, je suis « pour moitié « calviniste …).


Un Picard

Né le 10 juin 1509 à Noyon en Picardie, Jean Calvin est fils d’un administrateur de biens au service des chanoines de Noyon. Sa mère meurt prématurément. Il fait des études à Noyon et à Paris. Selon la volonté de son père, il se forme au droit. Cette formation juridique aura toujours des conséquences au niveau de sa pensée. A Paris, Calvin sera en lien avec les milieux humanistes. C’est là qu’il entre en contact avec des partisans des idées de la Réforme. Très rapidement, il fait siennes les opinions de Luther. Mais il lui faut quitter la France où les partisans des idées nouvelles sont cruellement persécutés. Il trouve refuge à Bâle où il publie la première édition de son « Institution de la Religion Chrétienne » (1536). Il y expose les principes de la foi chrétienne d’un point de vue réformée. Après Bâle, il séjourne à Strasbourg, où le protestantisme s’est bien installé. Calvin pense y continuer ses projets littéraires. Mais il doit retourner à Genève…

Genève

Souhaitant se libérer de l’oppression de l’Évêque et de la dépendance politique du Duché de Savoie, les genevois, eux aussi, se sont rangés dans le camp protestant. Parmi eux, Guillaume Farel, qui réussit à convaincre Calvin de s’installer à Genève pour y travailler avec lui. Ensemble, ils vont tenter d’organiser la communauté chrétienne et la société civile en accord avec les valeurs de l’Évangile. Souhaitant imposer la discipline ecclésiastique à une société libertine, ils vont rencontrer de la résistance et devront quitter la ville en 1538.


Strasbourg

C’est ainsi que Calvin arrive à Strasbourg, invité par le Réformateur Martin Bucer. Il y passe peut-être les trois plus belles années de sa vie et y devient le pasteur d’une communauté de réfugiés français. Professeur, il rencontre les milieux intellectuels. C’est également là qu’il se marie avec une jeune veuve, Idelette de Bure, avec laquelle il a un fils, malheureusement mort en bas âge. C’est en Alsace que Calvin prépare son Commentaire sur l’Épître aux Romains. A la différence de Luther, il affirme que Loi et Évangile ne sont pas inconciliables. Il participe à des colloques théologiques entre luthériens et catholiques organisés par l’Empereur Charles V pour tenter de rétablir l’unité de l’Église. En 1541, il publie une nouvelle édition, plus développée, de l’Institution Chrétienne.


Retour à Genève

Mais, en 1541, Calvin doit finalement retourner à Genève, où le réclament les dirigeants de la ville. Il tente d’y organiser la vie de l’Église selon les principes du Nouveau Testament. N’occupant aucune fonction politique, il parvient néanmoins à instaurer des changements au niveau des lois civiles. Il établit le principe de protection des plus pauvres et des personnes âgées. Sous son influence, Genève ouvre ses portes aux émigrés d’Europe à la recherche de la liberté religieuse. De retour dans leurs pays d’origine, tous ces réfugiés transmettront sa pensée dont l’idée centrale fut la souveraineté absolue de Dieu. Selon Calvin, nous ne pouvons connaître Dieu, sa volonté et son action dans le monde, qu’à travers la Bible, seule source de révélation divine. Et la Bible, en révélant Dieu au monde, nous permet aussi de nous connaître et de nous interpréter nous-mêmes. Nous sommes des créatures de Dieu et nous avons une mission dans le monde. Nous ne pouvons pas échapper à cette vocation de transformation du monde. Bien au contraire, nous devons le renouveler selon les valeurs de l’Évangile, et c’est en accomplissant cette mission que nous rendons gloire à Dieu : but ultime de toute existence.


Le culte calviniste est composé de la prédication, la prière et le chant des psaumes. La Sainte Cène, ouverte à toute la communauté, n’est célébrée que 4 fois par an. Souhaitant une stricte austérité dans la célébration du culte, les églises réformées furent dépouillées des images, des représentations religieuses, des cierges, des croix et même de l’autel. Dans les églises calvinistes, l’autel est appelé « table de communion ». Fidèle au Nouveau Testament, Calvin a établi 4 ministères dans l’Église: les pasteurs, chargés de la prédication et de l’administration des sacrements, les docteurs, en charge de la formation des pasteurs, les anciens, responsables de la direction et de la discipline de l’église et les diacres, pour veiller aux besoins des plus démunies.


Le nom de Calvin est intimement associé à celui de Genève, où il passa 23 ans de sa courte vie. Il fut un écrivain prolifique, un intarissable prédicateur. A Genève, la création de l’Académie en 1559 donna une réputation internationale à la ville. Dirigée par Théodore de Bèze, la formation théologique y fut centrée sur l’interprétation de la Bible. Calvin participa activement à la vie de l’Académie où il donna des cours publics sur la Bible. Il « réécrit » l’Institution Chrétienne et publia de nombreux ouvrages. Ce travail fébrile finit par le rendre malade. Il s’est éteint le 27 mai 1564,à l’âge de cinquante cinq ans.

Walter Techera



 
             

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